[1813] L’histoire originale et la version latine de Mirchond traitent de la dynastie des Tahérites et des Soffarides, ainsi que de l’établissement de celle des Samanides ; mais l’infatigable d’Herbelot y avait déjà puisé les faits les plus intéressants.
[1814] M. de Guignes (Hist. des Huns, t. III, p. 124-154), épuise tout ce qui a rapport aux Toulonides et aux Ikshidites de l’Égypte, et il a jeté un jour sur les Hamadanites et les Carmathiens.
[1815] Abulféda, Annal. moslem., p. 261. J’ai renvoyé à ce passage, afin d’indiquer la manière et le ton d’Abulféda ; mais ce qu’on y trouve de formes latines appartient proprement à Reiske. L’historien arabe (p. 255, 257, 260, 261, 269, 283, etc.) m’a fourni les faits les plus intéressants de ce paragraphe.
[1816] En pareille occasion, leur maître avait montré plus de modération et de tolérance. Ahmed-Ebn-Hanbal, le chef d’une des quatre sectes orthodoxes, naquit à Bagdad A. H. 164, et y mourut A. H. 241. Il combattit et eut à souffrir dans la dispute concernant la création du Koran.
[1817] L’emploi de vizir avait été remplacé par celui d’émir al Omra (imperator imperatorum), titre d’abord institué par Rhadi, et qui passa ensuite chez les Bowides et les Seljukides, vectigalibus, et tributis et curiis per omnes regiones prœfecit, jussitque in omnibus suggestis nominis ejus in concionibus mentionem fieri. (Abulpharage, Dynast., p. 199.) Elmacin (p. 254, 255) en fait aussi mention.
[1818] Luitprand, dont le caractère irascible était aigri par les malheurs de sa position, indique des noms de reproche et de mépris plus convenables à Nicéphore que les vains titres imaginés par les Grecs : Ecce venit stella matutina, surgit Eous, reverberat obtutu solis radios, pallida Saracenorum mors, Nicephorus μεδων.
[1819] Malgré l’insinuation de Zonare, και ει μη, etc. (t. II, l. XVI, p. 197), c’est un fait sûr que Nicéphore Phocas subjugua complètement et définitivement la Crète (Pagi, Critica, t. III, p. 873-875 ; Meursius, Creta, l. III, c. 7, t. III, p. 464, 465).
[1820] On a découvert dans la bibliothèque des Sforces, une vie grecque de saint Nicon l’Arménien, que le jésuite Sirmond traduisit en latin pour l’usage du cardinal Baronius. Cette légende contemporaine jette un rayon de lumière sur l’état de la Crète et du Péloponnèse au dixième siècle. Saint Nicon trouva l’île nouvellement unie à l’empire des Grecs, fœdis detestandœ Agarenorum superstitionis vestigiis adhuc plenant ac refertam..... Mais le missionnaire victorieux, peut-être avec quelques secours terrestres, ad baptismum omnes verœque fidei disciplinam pepulit. Ecclesiis per totam insulam œdificatis, etc. (Annal. ecclés., A. D. 961).
[1821] Elmacin, Hist. Saracen., p. 278, 279. Luitprand était disposé à déprécier la puissance des Grecs ; mais il avoue que Nicéphore marcha contre les Assyriens à la tète d’une armée de quatre-vingt mille hommes.
[1822] Ducenta fere millia hominum numerabat urbs (Abulféda., Annal. moslem., p. 231) de Mopsuestia ou Masifa, Mampsysta, Mansista, Mamista, comme on l’appelle dans le moyen âge par corruption, ou peut-être plus exactement d’après Wesseling (Itinerar., p. 580). Je ne puis croire à cette extrême population de Mopsueste, si peu d’années après le témoignage de l’empereur Léon (Tactica, c. 18, in Meursii Oper., t. VI, p. 817).
[1823] Les noms corrompus d’Emeta et de Myctarsim nous indiquent dans le texte de Léon le diacre les villes d’Amida et de Martyropolis (Miafarekin, voyez Abulféda, Geograph., p. 245 vers. Reiske). Léon dit en parlant de la première, urbs munita et illustris ; et de la seconde, clara atque conspicua opibusque et pecore, reliquis ejus provinciis urbibus atque oppidis longe prœstans.
[1824] Léon le diacre, apud Pagi, t. IV, p. 34. Cette magnifique description ne convient qu’à Bagdad, et on ne peut l’appliquer ni à Hamadan (la véritable Ecbatane, d’Anville, Géographie ancienne, t. II, p. 237), ni à Tauris, qu’on a confondu ordinairement avec cette ville. Cicéron (pro lege Manilia, c. 4) donne le nom d’Ecbatane dans le même sens indéfini à la résidence royale de Mithridate, roi de Pont.
[1825] Voyez les Annales d’Elmacin, Abulpharage et Abulféda, depuis A. H. 351 jusqu’à A. H. 361, et les règnes de Nicéphore Phocas et de Jean Zimiscès, dans les Chroniques de Zonare (t. II, l. XVI, p. 199 ; l. XVII, p. 215) et Cedrenus (Compend., p. 649-684). Les omissions qu’on trouve en grand nombre dans ces auteurs, sont suppléées, en partie, par l’histoire manuscrite de Léon le diacre, que Pagi a obtenue des bénédictins, et qu’il a insérée presque en entier dans une version latine (Critica, t. III, p. 873 ; t. IV, p. 37).
[1826] Claudien développe avec élégance le sens de l’épithète de Πορφυρογενητος, porphyrogénète, ou né dans la pourpre, et Ducange rapporte dans son Glossaire grec et latin plusieurs passages qui expriment la même idée.
[1827] Un superbe manuscrit de Constantin (de Cœremoniis aulæ et Ecclésia Byzantinœ) a été transporté de Constantinople à Bude, Francfort et Leipzig, où Leich et Reiske en ont donné une magnifique édition (A. D. 1751, in-folio), accompagnée de ces éloges que les éditeurs ne manquent jamais de prodiguer à l’objet de leurs travaux, quelque soit son mérite.
[1828] Voyez dans le premier volume de l’Imperium orientale de Banduri, Constantinus, de Thematibus, p. 1-24 ; de Administrando Imperio, p. 45-127, édit. de Venise. Le texte de l’ancienne édition de Meursius y est corrigé d’après un manuscrit de la bibliothèque royale de Paris que connaissait déjà Isaac Casaubon (Epist. ad Polybium, p. 10), et expliqué par deux cartes de Guillaume de L’Isle, le premier des géographes antérieurs à d’Anville.
[1829] La Tactique de Léon et de Constantin a été publiée à l’aide de quelques nouveaux manuscrits, dans la grande édition des Œuvres de Meursius, par le savant Lami (t. VI, p. 531-920, 1211-1417, Florence, 1745) ; mais le texte est encore corrompu et mutilé, et la version est toujours obscure et remplie de fautes. La bibliothèque de Vienne fournirait quelques matériaux précieux à un nouvel éditeur. Fabricius, Bibl. græc., t. VI, p. 369, 370.
[1830] Fabricius (Bibl. græc., t. XII, p. 425-514), Heineccius (Hist. juris romani, p. 396-399), et Giannone (Istoria civile di Napoli, t. I, p. 450-458), peuvent être utilement consultés sur les Basiliques comme historiens de droit. Quarante et un livres de ce code grec ont été publiés avec une version latine, par Charles-Annibal Fabrottus (Paris, 1647), en sept vol. in-folio. On a découvert depuis quatre autres livres qu’on a insérés dans le Novus Thesaurus juris civil et canon., de Gerard Meerman, t. V. Jean Leunclavius a compoé (à Bâle, 1575) une éclogue ou synopsis des soixante livres qui forment l’ouvrage entier. On trouve dans le Corpus juris Civilis les cent treize Novelles ou nouvelles lois de Léon.
[1831] Je me suis servi de la dernière édition des Géoponiques, qui est la meilleure (par Nicolas Niclas, Leipzig, 1781, 2 vol. in-8°). Je lis dans la préface que le même empereur fit revivre les systèmes de rhétorique et de philosophie oubliés dès longtemps. Ses deux livres de l’Hippiatrique, ou de l’Art de traiter les maladies des chevaux, ont été publiés à Paris, 1530, in-folio (Fabr., Bibl. græc., t. VI, p. 493-500).
[1832] De ces cinquante-trois livres, ou titres, deux seulement sont arrives jusqu’à nous et ont été imprimés : l’un, de Legationihus (par Fulvius Ursinus, Anvers, 1582, et Daniel Hæschelius, August, Vindel., 1603) ; et l’autre de Virtutibus et Vitiis (par Henri de Valois, éd. de Paris, 1634).
[1833] Hankius (de Scriptorib. Byzant., p. 418-460) donne l’abrégé de la vie et la liste des ouvrages de Métaphraste. Ce biographe des saints s’est complu dans des paraphrases sur le sens ou les absurdités des anciens actes : son style de rhéteur ayant été paraphrasé une seconde fois dans la version latine de Surius, à peine distingue-t-on aujourd’hui un fil de la trame primitive.
[1834] Selon le premier livre de la Cyropédie, la tactique, qui n’est qu’une petite partie de l’art de la guerre, était déjà professée en Perse, ce qu’il faut rapporter à la Grèce. Une bonne édition de tous les auteurs qui ont écrit sur la tactique serait une tâche digne d’un savant : il pourrait découvrir quelques manuscrits nouveaux, et ses connaissances pourraient jeter du jour sur l’histoire militaire des anciens ; mais ce savant devrait être de plus un soldat, et malheureusement nous n’avons plus de Quintus Icilius.
[1835] Après avoir observé que les Cappadociens ont d’autant moins de mérite qu’ils sont plus élevés, par leur rang et leurs richesses, l’auteur de la Description des provinces adopte l’épigramme qu’on attribue à Démodocus :
Κάππαδοκην ποτ' εχιδνα κακη δακεν, αλλα και αυτη
Κατθανε, γευσαμενη αιματος ιοβολο.
La pointe est précisément la même que celle d’une épigramme française : Un serpent mordit Jean Fréron..... — Eh bien ! le serpent en mourut. Mais comme les beaux esprits de Paris sont généralement peu versés dans l’anthologie, je serais curieux de savoir par où leur est parvenue cette épigramme. Constantin Porphyrogénète, de Themat., c. 2 ; Brunk., Analect. grœc., t. II, p. 56 ; Brodœi Anthologia, l. II, p. 244.
[1836] La Legatio Luitprandi episcopi Cremonensis ad Nicephorum Phocam, a été insérée par Muratori dans les Scriptores rerum italicarum, t. II, partie première.
[1837] Voyez Constantin (de Thematibus, in Banduri, t. I, p. 1-30), qui convient que ce mot est ουκ παλαια. Maurice (Stratagem., l. II, c. 2) se sert du mot θημα pour désigner une légion : on l’appliqua ensuite au poste ou à la province qu’elle occupait (Ducange, Gloss. Grœc., t. I, p. 487, 488). Les auteurs ont essayé de donner l’étymologie des thêmes opsicien, optimatien et thracésien.
[1838] Αγιος Πελαγος, ainsi que l’appellent les Grecs modernes ; les géographes et les marins en ont fait, l’Archipelago, l’Archipel et les Arches (d’Anville, Géograph. anc., t. I, p. 281 ; Analyse de la Carte de la Grèce, p. 60). La multitude de moines et de caloyers que renfermaient toutes les îles, et le mont Athos, ou monte Santo, qui est aux environs. (Observations de Belon, fol. 32, verso), pouvait justifier, l’épithète de sainte, αγιος, qu’on donna à cette partie de la Méditerranée. C’est un légère changement au mot primitif αιγαιος, imaginé par les Doriens, qui dans leur dialecte donnèrent le nom figuré de αιγες, ou chèvres, aux vagues bondissantes (Vossius, ap. Cellarius, Geogr. Antiq., p. 829).
[1839] Selon le voyageur juif qui avait parcouru l’Europe et l’Asie, Constantinople n’était égalée en étendue que par Bagdad, la grande cité des Ismaélites. Voyages de Benjamin de Tudèle, publié par Baratier, t. I, c. 5, p. 46.
[1840] Εσθλαβωθη δε πασα η χωρα και γεγονε βαρβαρος, dit Constantin (de Thematibus, l. II, c. 6, p : 25), dans un style aussi barbare que son idée, et auquel il ajoute, selon son ordinaire, une ridicule épigramme. L’écrivain qui nous a donné des épitomés de Strabon, observe aussi και νυν δε πασαν Ηπειρον, και Ελλαδα σχεδον Μακεδονιαν, και Πελοποννησον Σκυθαι Σκλαβοι νεμονται (l. VIII, p. 98, édition de Hudson). Dodwell, à propos de ce passage (Geogr. minor., t. II, Dissert. 6, p. 170-191), raconte d’une manière fatigante les incursions des Esclavons, et il fixe à l’année 980 l’époque de ce commentateur de Strabon.
[1841] Strabon, Geogr., l. VIII, p. 562 ; Pausanias, Græc. Descriptio, l. III, c. 21, p. 264, 295 ; Pline, Hist. natur., l. IV, c. 8.
[1842] Constantin, de Administr. Imperio, l. II, c. 50, 51, 52.
[1843] Le rocher de Leucade formait la pointe méridionale de son diocèse. S’il eût eu le privilège exclusif du saut des amants, si bien connu des lecteurs d’Ovide (epist. Sapho), il eût été le plus riche prélat de l’Église grecque.
[1844] Luitprand, in Legat., p. 489.
[1845] Voyez Constantin (in Vit. Basil., c. 74, 75, 76, p. 195-197, in Scriptor. post Theophanem) qui emploie un grand nombre de mots techniques ou barbares : Barbareu, dit-il, τη των πολλων αμαθια καλον γαρ επι τουτοις κοινολεκτειν. Ducange s’efforce d’en expliquer quelques-uns ; mais il lui manquait la science du fabricant.
[1846] Ce que dit Hugo Falcandus des fabriques de Palerme (Hist. sicula in Proëm. in Muratori Scriptor. rerum italic., t. VI p. 256), est pris sur celles de la Grèce. Sans transcrire ses phrases de déclamateur, que j’ai adoucies dans le texte, j’observerai que dans ce passage, Carisius, le premier éditeur, a substitué avec raison le terme de exanthemata, au terme bizarre d’exarentasmata. Falcandus vivait vers l’an 1190.
[1847] Otho Frisingen, de Gestis Frederici I, l. I, c. 33, in Muratori, Scriptor. Ital., t. VI, p. 668. Cette exception permet à l’évêque de vanter Lisbonne et Almérie, in sericorum pannorum opificio prœnobilissimæ (in Chron., apud Muratori, Annal. d’Ital., t. IX, p., 15).
[1848] Nicetas, in Manuel, l. II, c. 8, p. 65.
[1849] Hugo Falkandus les appelle nobiles officinas. Les Arabes plantèrent des cannes, et firent du sucre dans la plaine de Palerme ; mais ils n’y apportèrent pas la soie.
[1850] Voyez la Vie de Castruccio Castracani, non celle qu’a publiée Machiavel, mais celle de Nicolas Tegrini, qui est plus authentique. Muratori, qui l’a insérée dans le onzième volume de ses Scriptores, etc., cite ce passage curieux dans ses Antiquités d’Italie (t. I, Dissert. 25, p. 378).
[1851] Voyez l’extrait des statuts manuscrits de Modène, cités Par Muratori dans les Antiquités d’Italie (t. II, Dissert. 30, p. 46-48).
[1852] Les fabriques d’étoffes de soie ont été établies en Angleterre l’an 1620 (Andersons, Chronological Deduction, vol. II, page 4). Mais c’est à la révocation de l’édit de Nantes que la Grande-Bretagne doit la colonie de Spitalfields.
[1853] Voyage de Benjamin de Tudèle, t. I, c. 5, p. 44-52. Le texte hébreu a été traduit en français par Baratier, cet enfant merveilleux par son savoir, et qui a joint à sa version un volume d’une érudition mal digérée. Les erreurs et les fictions du rabbin juif ne suffisent pas pour contester la réalité de ses Voyages.
[1854] Voyez-le continuateur de Théophane (l. IV, p. 107), Cedrenus (p. 544), et Zonare (t. II, l. XVI, p. 157).
[1855] Zonare (t. II, l. XVII, p. 225), au lieu de livres, se sert de la dénomination plus classique de talents : en prenant le sens littéral de ses expressions, le trésor de Basile, par un calcul exact, se trouverait soixante fois plus considérable.
[1856] Si vous désirez une description très détaillée du palais impérial, voyez la Constantinop. Christiana (l. II, p. 113-123) de Ducange, qui est le Tillemont du moyen âge. La laborieuse Allemagne n’a pas produit deux savants plus laborieux et plus exacts que, ces deux antiquaires, formés cependant du sang pétulant des Français.
[1857] Si l’on en croit une épigramme (Antholog. græc., l. IV, p. 488, 489, Brodæi, ap. Wechel) attribuée à Julien, ex-préfet de l’Egypte, le palais de Byzance était supérieur au Capitole, au palais de Pergame, au bois Rufinien (φαιδρον αγαλμα), au temple d’Adrien, à Cyzique, aux Pyramides, au Phare, etc., etc. Brunck a recueilli (Analect. grœc., t. II, p. 493-510) soixante et onze des épigrammes de ce Julien ; quelques-unes sont piquantes, mais celle-ci ne se trouve pas dans son recueil.
[1858] Luitprand, Hist., l. V, c. 9, p. 465.
[1859] Voyez le continuateur anonyme de Théophane (p. 59-61-86), que j’ai suivi d’après l’extrait élégant et concis de Le Beau (Hist. du Bas-Empire, t. XIV, p. 436-438).
[1860] In aureo triclinio, quœ præstantior est pars, potentissimus (l’usurpateur Romanus) degens, cæteras partes (filiis) distribuerat. Luitprand, Hist., l. V, c. 9, p. 469). Voyez sur la signification très vague de triclinium (ædificium tria vel plura αλινη scilicet στεγη complectens), Ducange (Gloss. grœc. et Observations sur Joinville, p. 240 et Reiske (ad Constantinum de Cœremoniis, p. 7).
[1861] In quis veci (dit Benjamin de Tudèle) regum filiis videntur persimiles. Je préfère la version latine de l’empereur Constantin (p. 46) à la version française de Baratier (t. I, p. 49).
[1862] Voyez les détails de son voyage, de sa munificence et de son testament, dans la Vie de Basile, par Constantin, petit-fils de cet empereur (c. 74, 75, 76, p. 195-197).
[1863] Caisamatium (καρξιμαδες, Ducange, Glos. Græci) vocant, amputatis virilibus et virga, puerum eunuchum quos Verdunenses mercatores ob immensum lucrum facere solent et in Hispaniam ducere (Luitprand, l. VI, c. 3, p. 470) ; c’est la dernière abomination de l’abominable commerce des esclaves. Au reste, je suis surpris de trouver en Lorraine, au dixième siècle, de si actives spéculations de commerce.
[1864] Voyez l’Alexiade (l. III, p. 78, 79) d’Anne Comnène, qu’on peut comparer à mademoiselle de Montpensier, si on en excepte l’article de la piété filiale. Dans son profond respect pour les titres et les formes, elle donne à son père le nom de επιστημοναρχης, inventeur de cet art royal, τεχνη τεχνων et επιστημων επιστημη.
[1865] Στεμμα, στεφανος, διαδημα (voyez Reiske, ad Ceremoniale, p. 14, 15). Ducange a publié une savante dissertation sur les couronnes de Constantinople, de Rome et de France, etc. (sur Joinville, XXV, p. 289-303) ; mais aucun des trente-quatre modèles qu’il donne ne s’accorde exactement avec la description d’Anne Comnène.
[1866] Par exstans curis, solo diademate dispar,
Ordine pro rerum, vocitatus CURA-PALATI,
dit l’Africain Corippe (de Laudibus Justini, l. I, 136), et au même siècle, (le sixième) Cassiodore dit, en parlant de cet officier : Virga aurea decoratus inter numerosa obsequia primus ante pedes regis incederet (Variar., VII, 5). Dans la suite, les Grecs reléguèrent au quinzième rang ce grand officier ; il devint presque inconnu, ανεπιγωστος, et il n’exerçait plus de fonctions, νυν δε ουδεμιαν (Colin, c. 5, p. 65).
[1867] Nicetas (in Manuel., l. VII, c. 1) le définit ainsi : ως η Λατινων φωνη καγκελαριον, ως δ' Ελληνες ειποιεν λοχοθετην. Cependant Andronic l’ancien y ajouta l’épithète de μεγας (Ducange, t. I, p. 822, 823).
[1868] Depuis l’empereur Léon Ier (A. D. 470), l’encre impériale qu’on voit encore sur quelques actes originaux, fut un mélange de vermillon et de cinabre ou de pourpre. Les tuteurs de l’empereur, qui avaient le droit de s’en servir, écrivaient toujours l’indiction et le mois avec de l’encre verte. Voyez le Dictionnaire diplomatique (t. I, p. 511-513), abrégé précieux.
[1869] Le sultan envoya un Σιαους à Alexis (Anna Comnena, l. VI, p. 170, Ducange, ad loc.) ; et Pachymere parle souvent du μεγας τζαους (liv. VII, chap. I ; l. XII, c. 30 ; l. XIII, c. 22). Le chiaoux bacha est aujourd’hui à la tête de sept cents officiers. Rycaut, Ottoman Empire, page 349, édit. in-8°.
[1870] Tagerman est le nom arabe d’un interprète (d’Herbelot, p. 854-855), πρωτος των ερμηνεων ους κοινως ονομαζουσι δραγομανους, dit Codin (c. 5, n° 70, p. 67) Voyez Villehardouin (n° 96) Busbeck (épist. 4, p. 338), et Ducange (Observ. sur Villehardouin et Gloss. græc. et latin.)
[1871] Κονοσταυλος ou κοντοσταυλος, mot venu par corruption du latin comes stabuli, ou du français connétable. Les Grecs ont donné à ce mot une acception militaire dès le onzième siècle, c’est-à-dire au moins d’aussi bonne heure que les Français.
[1872] Ce fut de la langue des Normands que ce mot passa directement chez les Grecs. Au douzième siècle, Giannone compte l’amiral de Sicile parmi les grands officiers.
[1873] Cette esquisse des honneurs et des emplois de l’empire grec est tirée de George Codinus curopalata, qui vivait encore après la prise de Constantinople par les Turcs. Son ouvrage frivole, mais travaillé avec soin (de Officiis Ecclesiæ et aulæ C. P.), a été éclairci par les notes de Goar et les trois livres de Gretser, savant jésuite.
[1874] La manière de saluer en portant la main à la bouche, ad os, est l’origine du mot latin adoro, adorare. Voyez le savant Selden (Tules of Honour, vol. II, p. 143-145, 942). Il semble, d’après le premier livre d’Hérodote, que cet usage vient de la Perse.
[1875] Luitprand décrit d’une manière agréable ses deux ambassades, à la cour de Constantinople ; tout ce qu’il vit et tout ce qu’il eut à souffrir dans la capitale de l’empire grec. Hist., l. VI, c. 14, p. 469-471 ; Legatio ad Niceph. Phoc., p. 479-489.
[1876] Entre autres amusements de cette fête, un jeune garçon tint en équilibre sûr son front une pique ou une perche de vingt-quatre pieds de longueur, qui portait un peu au-dessous de son extrémité supérieure une barre de traverse de deux coudées. Deux autres, nus, mais couverts à la ceinture (campestrati), firent ensemble et séparément différents tours ; comme de grimper, s’arrêter, jouer, descendre, etc. ita me stupidum reddidit, dit Luitprand, utrum mirabilius nescio (p. 470). A un autre repas on lut une homélie de saint Chrysostome sur les Actes des Apôtres, clata voce non latine (p. 483).
[1877] On a fait dériver avec assez de vraisemblance le mot gala, de cala ou caloat, qui, en arabe, signifie une robe d’honneur (Reiske, Not. in cœrom., p. 84).
[1878] Πολυχρονιζειν, mot qu’on expliqué par celui de ευφημιζειν (Codin, chap. 7 ; Ducange, Gloss. græc., t. I, p. 1199).
[1879] Cœremon., c. 75, p. 215. Les Grecs n’ayant pas le latin, furent obligés de se servir de leur β. Ces étranges phrases ont pu embarrasser quelques professeurs jusqu’au moment où ils y auront démêlé le véritable langage.
[1880] Godin, p. 90. Je voudrais qu’il eût conservé, même avec quelque corruption, les mots de l’acclamation des Anglais.
[1881] Voyez sur toutes ces cérémonies l’ouvrage de Constantin Porphyrogénète avec les notes, ou plutôt les dissertations des éditeurs allemands Leich et Reiske, sur le rang des personnes de la cour (p. 80 not. 23-62), sur l’adoration qui n’avait pas lieu les dimanches (p. 95-240, not. 131) ; sur les sorties triomphales (p. 2, etc. ; not., p. 3, etc.), sur les acclamations (passim, not. 257 etc.), sur, les factions et l’hippodrome (p. 177-214, not. 9-93, etc.), sur les jeux des Goths (p. 221, not. 3), sur les vendanges (p. 217, not. 109) : ce livre contient beaucoup d’autres détails.
[1882] Et privato Othoni et nuper eadem dicenti nota adulatio. Tacite, Hist., I, 85.
[1883] Les Familiæ byzantinæ de Ducange expliquent et rectifient le treizième chapitre de Administratione Imperii.
[1884] Sequiturque, nefas ! Ægptia conjux (Virgile, Æneid., VIII, 688). Cette Égyptienne cependant était issue d’un grand nombre de rois. Quid te mutavit (dit Antoine à Auguste dans une lettre particulière), an quod reginam ineo ? Uxor mea est (Suétone, in August., c. 69). Cependant je ne sais et je n’ai pas le temps de rechercher si le triumvir a jamais osé célébrer son mariage avec Cléopâtre, selon les rites de Rome ou selon ceux de l’Égypte.
[1885] Berenicem invitus invitam dimisit (Suétone, in Tito, c. 7). Je ne sais si j’ai observé ailleurs que cette beauté juive avait alors plus de cinquante ans. Le judicieux Racine s’est bien gardé de parler de son âge et de son pays.
[1886] On supposait que Constantin avait donné des éloges à l’ευγενεια et à la περιφανεια des Francs, avec lesquels il avait établi des alliances publiques et privées. Les auteurs français (Isaac Casaubon, in Dedicat. Polybii) sont charmés de ces compliments.
[1887] Constantin Porphyrogénète (de Administ. Imperii, c. 26) donne la généalogie et la vie de l’illustre roi Hugon. On se formera des idées plus exactes dans la critique de Pagi, les Annales de Muratori et l’Abrégé de Saint-Marc, A. D. 925-946.
[1888] Luitprand, après avoir parlé des trois déesses, ajoute naturellement : Et quoniam non rex solus us abutebatur, earum nati ex incertis patribus originem ducunt (Hist., l. IV, c. 6). Voyez sur le mariage de la seconde Berthe, Hist., l. V, c. 5 ; sur l’incontinence de la première, Dulcis Exercitio hymenœi, l. II, c. 15 ; sur les vertus et les vices de Hugon, l. III, c. 5. Au reste, il ne faut pas oublier que l’évêque de Crémone aimait les chroniques scandaleuses.
[1889] Licet iller imperatriæ græca sibi et aliis fuisset satis utilis et optima, etc. Tel est le préambule d’un auteur ennemi (apud Pagi, t. IV, A. D. 989, n° 3). Muratori, Pagi et Saint-Marc parlent de son mariage et des principales actions de sa vie, à la date de chacun de ces événements.
[1890] Cedrenus (t. II, p. 699), Zonare (t. II, p. 221), Elmacin (Hist. Saracen., l. III, c. 6), Nestor (apud Lévesque, t. II, p. 112), Pagi (Critica, A. D. 987, n° 6) : singulier concours ! Wolodimir et Anne sont au nombre des saints de l’Église russe. Cependant nous connaissons les vices du premier, et nous ignorons les vertus de la seconde.
[1891] Henricus prunus duxit uxorem scythicam, russam, filiam regis Jeroslai. Des évêques grecs furent envoyés en ambassade en Russie, et le père gratanter filiam cum multis donis misit. Ce mariage eut lieu en 1051. Voyez les passages des Chroniques originales dans les Historiens de France de Bouquet (t. XI, p. 29-159-161-319-384-481). Voltaire a pu s’étonner de cette alliance ; mais il n’aurait pas dû avouer son ignorance sur le pays, la religion, etc., de Jeroslas, nom si connu dans les annales de la Russie.
[1892] Une des constitutions de Léon le Philosophe (78), Ne senatus consulta amplius fiant, par le langage du despotisme le plus déclaré.
[1893] Codinus (de Officiis, c. 17, p. 120, 121) donne une idée de ce serment si fort envers l’Église, et si faible lorsqu’il s’agit des intérêts du peuple.
[1894] Voici les menaces de Nicéphore à l’ambassadeur d’Othon : Nec est in mari domino, tuo classium numerus. Navigantium fortitudo mihi soli inest, qui cura classibus aggrediar, bello maritimas ejus civitates demoliar, et quœ fuminibus sunt vicina redigam in favillam. (Luitprand., in légat. ad Nicephorum Phocam, in Muratori Sriptores, rerum italiarum, l. II, part. I, p. 481). Il dit dans un autre endroit : Qui cæteris prœstant Venetici sunt et Amalphitani.
[1895] Luitprand, in Legat., p. 487. Les deux livres de Administrando Imperio, répètent partout les mêmes principes politiques.
[1896] Le dix-neuvième chapitre de la Tactique de Léon (Meurs. opera, t. VI, p. 825-848), qui a été publié d’une manière plus correcte, d’après un manuscrit de Gudius, par le laborieux Fabricius (Biblioth. græc., t. VI, p. 372-3 79), traite de la naumachia ou guerre navale.
[1897] La flotte de Démétrius Poliorcète avait même des navires de quinze et seize rangs de rames, dont on se servait dans les combats. Quant au navire à quarante rangs de rames de Ptolémée Philadelphe, c’était un petit palais flottant, dont le port, comparé à celui d’un vaisseau anglais de cent canons, était, selon le docteur Arbuthnot (Tables of anciens Coins, etc., p. 231-236), dans le rapport de quatre et demi à un.
[1898] Les auteurs disent si clairement que les dromones de Léon, etc., avaient deux rangs de rames, que je dois critiquer la version de Meursius et de Fabricius, qui pervertissent le sens d’après un aveugle attachement à la dénomination classique de trirèmes. Les historiens de Byzance se rendent quelquefois coupables de la même inexactitude.
[1899] Constantin Porphyrogénète, in Vit. Basil., c. 61, p. 185 : il loue modérément ce stratagème comme un βουλην συνετην και σοφην ; mais, troublé par son imagination, il présente la navigation autour du cap du Péloponnèse comme un trajet de mille milles.
[1900] Le continuateur de Théophane (l. IV, p. 122, 123), nomme les emplacements de ces signaux qui se répondaient les uns les autres : le château de Lulum près de Tarse, le mont Argée, le mont Isamus, le mont Ægilus, la colline de Mamas., le Cyrisus, le Mocilus, la colline d’Auxentius, le cadran du phare du grand palais. Il dit que les nouvelles se transmettaient, εν ακαρει, dans un instant : misérable exagération qui ne dit rien parce qu’elle dit trop. Il eût été bien plus instructif s’il avait indiqué un intervalle de trois, de six ou de douze heures.
[1901] Voyez le Cérémonial de Constantin Porphyrogénète (l. II, c. 44, p. 176-192). Un lecteur attentif apercevra quelques contradictions en différentes parties de ce calcul ; mais elles ne sont pas plus obscures ou plus difficiles à expliquer que les états au complet et ceux des hommes effectifs, des soldats présents et de ceux qui sont en état de servir, des contrôles de revues et des congés, objets que dans nos armées modernes on a soin de couvrir d’un voile mystérieux et profitable.
[1902] Voyez les cinquième, sixième et septième chapitres dans la Tactique de Léon, avec les passages qui leur correspondent dans celle de Constantin.
[1903] Léon, Tactique, p. 581 ; Constantin, p. 1216). Cependant ce n’étaient pas les maximes des Grecs et des Romains, qui méprisaient l’art des archers, parce qu’ils combattaient de loin et en désordre.
[1904] Comparez les passages de la Tactique, p. 669 et 721 ; et le douzième avec le dix-huitième chapitre.
[1905] Léon, dans la préface de sa Tactique, déploie sans déguisement la perte de la discipline et les malheurs du temps ; il répète sans scrupule (prœm., P-537) les reproches de αμελεια, αταξια, αγυμνασια, δειλια, etc. ; et il paraît que sous la génération suivante les élèves de Constantin méritaient là même censure.
[1906] Voyez dans le Cérémonial (l. II, c. 19, p. 353) l’étiquette observée lorsque l’empereur foulait à ses pieds les Sarrasins captifs, tandis qu’on chantait : Tu as fait de mes ennemis un marchepied, et le peuple répétait le Kyrie eleison quarante fois de suite.
[1907] Léon observe (Tactique, p. 668) qu’une bataille rangée contre une nation quelconque, est επισφαλες, et επικινδυνον. Les mots sont énergiques et la remarque est juste : cependant si les premiers Romains avaient eu la même opinion, Léon n’aurait jamais donné de lois aux rivages du Bosphore de Thrace.
[1908] Zonare (tom. II, l. XVI, p. 202, 203) et Cedrenus (Compend., p. 668), qui rendent compte de ce projet de Nicéphore, appliquent bien mal propos l’épithète de γενναιως à l’opposition du patriarche.
[1909] Le dix-huitième chapitre, qui traite de la tactique des différentes nations, est le plus historique et le plus utile de tout l’ouvrage de Léon. L’empereur romain n’avait que trop d’occasions d’étudier les mœurs et les armes des Sarrasins (Tactique, p. 809-817, et un fragment d’un manuscrit de la bibliothèque des Médicis, qui se trouve dans la préface du sixième volume de Meursius).
[1910] Léon, Tactique, p. 809.
[1911] Luitprand, (p. 484, 485) rapporte et explique les oracles des Grecs et des Sarrasins, où, selon l’usage des prophéties, le passé est clair et historique, et l’avenir obscur, énigmatique et inexact. D’après cette ligne de démarcation de la lumière et de l’ombre, on peut communément fixer l’époque de chacun de ces oracles.
[1912] On trouvé le fond de cette remarque dans Abulpharage (Dynast., p. 2, 62, 101) ; mais je ne me rappelle pas en quel endroit je l’ai trouvée sous la forme de ce piquant apophtegme.
[1913] Ex Francis, quo nomine tam Latinos quam Teutones comprehendit, ludum habuit (Luitprand, in Legat. ad imp. Nicephor., p. 483, 484). L’étendue qu’acquit cette dénomination est confirmée par Constantin (de Administr. Imp., l. II, c. 27, 28), et par Eutychius (Annal., t. I, p. 55, 56), qui vécurent tous les deux avant les croisades. Les témoignages d’Abulpharage (Dyn., p. 69) et d’Abulféda (Præfat. ad Geogr.) sont plus récents.
[1914] On peut consulter utilement sur ce point de discipline ecclésiastique et bénéficiaire, le père Thomassin (t. III, l. I, c. 40, 45, 46, 47). Une loi de Charlemagne affranchissait les évêques à service personnel ; mais l’usage contraire, qui a prévalu du neuvième au quinzième siècle, est confirmé par l’exemple ou le silence des saints et des docteurs. Vous justifiez votre lâcheté par les saints canons, disait Ratherius de Vérone ; mais les canons vous défendent aussi l’incontinence, et cependant.....
[1915] L’empereur Léon a exposé d’une manière impartiale, dans le dix-huitième chapitre de sa Tactique, les vices et les qualités militaires des Francs (que Meursius traduit d’une manière ridicule par le mot de Galli) et des Loinbards ou Langobards. Voyez aussi la vingt-sixième dissertation de Muratori, de Antiquitatibus Italiæ medii ævi.
[1916] Luitprand, in Legat., p. 480, 481.
[1917] Luitprand, p. 482.
[1918] Léon, Tactique, c. 18, p. 805. L’empereur Léon mourut A. D. 911. Un poème historique qui finit en 916, et qui semble avoir été composé en 940, par un Vénitien, parle des mœurs de l’Italie et de celles de la France. Anonym. carmen Panegyricum de Laudibus Berengarii Augusti, l. II, in Muratori, Script. rerum italic., t. II, pars I, p. 393.
[1919] Justinien, dit l’historien Agathias (l. V, p. 157), πρωτος Ρωμαιων αυτοκρατωρ ονοματι και πραγματι. Au reste, les empereurs de Byzance ne prirent le titre formel d’empereur des Romains qu’après l’époque où les empereurs français et allemands de l’ancienne Rome voulurent le réclamer.
[1920] Constantin Manassès a fait contre ce projet des vers barbares. Et il est confirmé par Théophane, Zonare, Cedrenus et l’Historia Miscella : Voluit in urbem Romam imperium transferre (l. XIX, p. 157) in. t. I, part. I, des Script. rerum ital. de Muratori.
[1921] Paul Diacre, l. V, c. II, p. 480 ; Anastase, in Vitis Ponticum dans la Collection de Muratori, t. III, part. I, page 141.
[1922] Consultez la préface de Ducange (ad Gloss. græc. medii œvi) et les Novelles de Justinien (VII, LXVI). L’empereur disait que la langue grecque était κοινος, la langue latine πατριος, pour lui, et enfin qu’elle était κυριωτατος pour le πολιτειας σχημα, pour le système du gouvernement.
[1923] Matth. Blastares, Hist. jur., apud Fabricius, Bibl. græc., t. XII, p. 369. Le Code et les Pandectes furent traduits au temps de Justinien (p. 358-366). C’est Thalelæus qui publia la version des Pandectes, Théophile, un des trois premiers jurisconsultes chargés par Justinien de ce travail, a laissé une paraphrase élégante, mais diffuse, des Institutes. D’un autre côté, Julien, antécesseur de Constantinople (A. D. 570) CXX. Novellas græcas eleganti latinitate donavit. (Heineccius, Hist. J. R., p. 396), à l’usage de l’Italie et de l’Afrique.
[1924] Abulpharage dit que la septième dynastie fut celle des Francs ou des Romains ; la huitième, celle des Grecs, et la neuvième, celle des Arabes (p. 96, vers. Pococke). Abulpharage avait étudié la religion chrétienne et, les matières ecclésiastiques, et il avait quelque avantage sur les musulmans plus ignorants.
[1925] Primus ex Grœcorum genere in imperio confirmatus est ; ou, suivant un autre manuscrit de Paul Diare (l. III, c. 15, p. 443), in Grœcorum imperio.
[1926] Luitprand., in Legatione, p. 486.
[1927] Laonicus Chalcocondyles, qui survécut au dernier siège de Constantinople, raconte (livre I, page 3) que Constantin transplanta les Latins de l’Italie dans une ville grecque de la Thrace ; qu’ils adoptèrent la langue et les mœurs des naturels du pays, et qu’on confondit les naturels du pays et les Latins de Byzance sous le nom de Grecs.
[1928] Voyez Ducange (C. P. Christiana, l. II, p. 150, 151), qui a recueilli les témoignages, non pas de Théophane, mais du moins de Zonare (t. II, l. XV, p. 104), de Cedrenus (p. 454), de Michel Glycas (p. 281), de Constantin Manassès (p. 97). Après avoir réfuté l’absurde accusation qu’on répandit sur le compte de l’empereur, Spanheim (Hist. Imaginum, p. 99-111) parle comme un véritable avocat, et tend à révoquer en doute ou à contester l’existence du feu, et presque de la bibliothèque.
[1929] Selon Malchus, ce manuscrit d’Homère fut consumé par les flammes au temps de Basilicus. Il peut avoir été renouvelé, mais sur un boyau de serpent ! voilà qui paraît étrange et incroyable.
[1930] L’αλογια de Zonare, et l’αγρια και αμαθια de Cedrenus, sont des expressions énergiques qui peut-être convenaient assez bien à ces deux dynasties.
[1931] Voyez Zonare (l. XVI, p. 160 et 161) et Cedrenus (p. 549, 550). Ainsi que le moine Bacon, le philosophe Léon fut traité de sorcier par son siècle ignorant : l’injustice fut moins grande s’il est l’auteur des oracles qu’on attribue plus communément l’empereur du même nom. Les ouvrages de Léon sur les sciences physiques sont en manuscrit dans la bibliothèque de Vienne (Fabricius, Biblioth. græc., t. V, p. 366 ; t. XII, p. 781). Quiescant !
[1932] Hanckius (de Scriptorib. Byzant., p. 269-396) et Fabricius discutent en grand détail ce qui a rapport au caractère ecclésiastique et au caractère littéraire de Photius.
[1933] Εις ασσυριους ne peut signifier que Bagdad, résidence du calife. La relation de son ambassade aurait été curieuse et instructive. Mais comment se procura-t-il tous ces livres ? il ne dut pas trouver à Bagdad une bibliothèque si nombreuse ; il ne put la transporter avec ses équipages, et il est impossible de croire qu’il la portât dans sa tête. Cette dernière supposition, quelque incroyable qu’elle paraisse, semble cependant être soutenue par le témoignage de Photius lui-même, οσας αυτων η μνημη διεσωζε. Camusat (Hist. critiq. des Journaux, p. 87-94) expose très bien ce qui a rapport au myrio-biblon.
[1934] Voyez les articles particuliers de ces Grecs modernes, dans la Bibliothèque grecque de Fabricius, ouvrage savant mais susceptible d’une meilleure méthode et de beaucoup d’améliorations. Fabricius parle d’Eustathe (t. I, p. 289-292, 306-329), de Psellis (Diatribe de Léon Allatius, ad calcem, t. 5), de Constantin Porphyrogénète (t. VI, p. 486-509), de Jean Stobée (t. VIII, p. 665-728), de Suidas (t. IX, p. 620-827) ; de Jean Tzetzes (t. VII, p. 245-273). M. Harris, dans ses Philological Arrangements (Opus senile), a donné une esquisse de cette littérature des Grecs de Byzance (p. 287-300).
[1935] Gérard Vossius (de Poetis græcis, c. 6) et Le Clerc (Bibliothèque choisie, t. XIX, p. 285) indiquent, d’après des témoignages obscurs ou d’après des ouï-dire, un Commentaire de Michel Psellus, sur les vingt quatre comédies de Ménandre, alors existant en manuscrit à Constantinople. Ces travaux classiques paraissent incompatibles avec la gravité et la pesanteur d’un lourd savant qui palissait sur les catégories (de Psellis, p. 42), et il est vraisemblable qu’on a confondu Michel Psellus avec Homère Sellius, qui avait écrit les arguments des comédies de Ménandre. Suidas comptait au douzième siècle cinquante comédies de cet auteur ; mais il transcrit souvent l’ancien scholiaste d’Aristophane.
[1936] Anne Comnène a pu s’enorgueillir de la pureté de sa diction grecque, et Zonare, son contemporain, mais non son adulateur, a pu ajouter avec vérité : γλωτταν ειχεν ακριβως Αττικιζουσαν. La princesse connaissait bien les dialogues pleins d’art de Platon, le τετρακυς ou le quadrivium de l’astrologie, la géométrie, l’arithmétique et la musique. Voyez sa préface de l’Alexiade, avec les notes de Ducange.
[1937] Ducange, pour critiquer le goût des auteurs de Byzance (Prœf. Gloss. græc., p. 17), accumule les autorités d’Aulu-Gelle, de Jérôme Petronius, de George Hamartolus et de Longin, qui donnaient à la fois le précepte et l’exemple.
[1938] Les versus politici, ces prostitués qui se livrent à tout le monde, comme le dit Léon Allatius, à cause de leur facilité, avaient ordinairement quinze syllabes ; ils ont été employés par Constantin Manassès, Jean Tzetzes, etc. Voyez Ducange, Gloss. latin., t. III, part. I, p. 345, 346, édit. de Bâle, 1762.
[1939] Saint Bernard est le dernier père de l’Église latine, et saint Jean Damascène, qui vivait au huitième siècle, est révéré comme le dernier de l’Église grecque.
[1940] Essais de Hume, vol. I, p. 125.
[1941] Le savant Mosheim examine avec sa justesse et sa bonne foi ordinaires les erreurs et les vertus des pauliciens (Hist. eccles., seculum IX, p. 311, etc.). Il tire les faits de Photius (contra Manichœos, l. I) et de Pierre le Sicilien (Hist. Manichœorum). Le premier de ces ouvrages n’est pas tombé entre mes mains ; j’ai lu le second, que préfère Mosheim, dans une version latine insérée dans la Maxima Bibliotheca Patrum (t. XVI, p. 754-764), d’après l’édition du jésuite Raderus (Ingolstadt, 1604, in-4°).
[1942] Au temps de Théodoret, le diocèse de Cyrrhus, en Syrie, contenait huit cents villages : deux de ces villages étaient habités par les ariens et les eunomiens, et huit par les marcionites, que le laborieux évêque réunit à l’Église catholique. Dupin, Biblioth. ecclés., t. IV, p. 81, 82.
[1943] Nobis profanis ista (sacra Evangelia) legere non lices, sed sacerdotibus duntaxat. Tel fut le premier scrupule d’un catholique à qui on conseillait de lire la Bible. Pierre le Sicilien, p. 761.
[1944] Les pauliciens ont, pour rejeter la seconde Epître de saint Pierre, l’autorité de quelques-uns des écrivains les plus respectables, soit parmi les anciens ou parmi les modernes. (Voyez Wetstein, ad loc. Simon, Hist. cric. du Nouveau-Testament, c. 17.) Les pauliciens dédaignent aussi l’Apocalypse (Pierre le Sicilien, p. 756) ; mais puisque les contemporains ne leur en firent pas un crime, il faut que les Grecs du neuvième siècle aient mis peu d’intérêt aux révélations.
[1945] Cette dispute, qui n’a pas échappé à la malignité de Porphyre, suppose de l’erreur ou de la passion dans l’un ou l’autre des apôtres, ou peut-être dans tous les deux. Saint Chrysostome, saint Jérôme et Érasme, la donnent pour une querella supposée, une fraude pieuse, imaginée pour instruire les gentils et corriger les Juifs (Middleton’s Works, vol. II, p. 1-20).
[1946] Le lecteur qui désirera des détails sur tous les livres hétérodoxes, peut consulter les recherches de Beausobre (Hist. critique du Manichéisme, t. I, p. 305-437) : Saint Augustin, parlant des livres manichéens, qui se trouvaient en Afrique, dit : Tam multi, tam grandes, tant pretiosi codices (contra Faust., XIII, 14) ; mais il ajoute sans pitié : lncendite omnes illas membranas, et on suivit son conseil à la rigueur.
[1947] Pierre le Sicilien (p. 756) a indiqué avec beaucoup de prévention et de passion les six erreurs capitales des pauliciens.
[1948] Primum illorum axioma est, duo rerum esse principia ; Deum malum et Deum bonum, aliumque hujus mundi conditorem et principem, et alium futuri œvi. Pierre le Sicilien, p. 756.
[1949] Deux savants critiques Beausobre (Hist. critique du Manichéisme, l. I, IV, V, VI) et Mosheim (Institut. histor. eccles. et de Redus christianis ante Constantinum, sec. I, II, III) se sont efforcés de reconnaître et de distinguer les différents systèmes des gnostiques sur les deux principes.
[1950] Les Mèdes et les Perses ont possédé plus de trois siècles et demi les provinces situées entre l’Euphrate et l’Halys (Hérodote, l. I, c. 103), et les rois de Pont étaient de la maison royale des Achéménides. Salluste, Fragment, l. III, avec le Supplément et les notes du président de Brosses.
[1951] Il est vraisemblable que Pompée la fonda après la conquête du Pont. Cette ville se trouve sur le Lycus, au-dessus de Néo-Césarée : les Turcs la nomment Coulei-Hisar ou Chonac elle est peuplée, et située, dans un pays naturellement fortifié. D’Anville, Géographie ancienne, t. II, p. 34 ; Tournefort, Voyage du Levant, t. III, lettre 21, p. 293.
[1952] Le temple de Bellone, à Comana, dans le Pont, était une riche et puissante fondation : le grand-prêtre était révéré comme la seconde personne du royaume. Cet emploi avait été occupé par plusieurs des aïeux matériels de Strabon, qui s’arrête avec une complaisance particulière (l. XII, p. 809-835, 836, 837) sur le temple, le culte de la déesse, et la fête qu’on y célébrait deux fois chaque année, mais la Bellone du Pont ressemblait à la déesse de l’amour plus qu’à celle de la guerre.
[1953] Grégoire, évêque de Néo-Césarée (A. D. 240-265) surnommé le Thaumaturge ou le faiseur de merveilles. Un siècle après, Grégoire de Nysse, frère du grand saint Basile, publia l’histoire ou le roman de la vie de Grégoire le Thaumaturge.
[1954] Pierre le Sicilien, p. 759. Que pouvaient désirer de plus la bigoterie et l’esprit de persécution ?
[1955] Il paraîtrait que les pauliciens se permirent quelques équivoques et des restrictions mentales, jusqu’au moment où les catholiques trouvèrent enfin par quelles questions ils pouvaient les réduire à l’alternative de l’apostasie ou du martyre. Pierre le Sicilien, p. 160.
[1956] Pierre le Sicilien (p. 579-763) raconte cette persécution avec joie et d’un ton de plaisanterie. Justus justa persolvit. — Siméon n’était pas τετος, mais κητος (la prononciation des deux voyelles doit avoir été à peu prés la même) ; une grande baleine qui submergeait les marins qui la prenaient pour une île. Voyez aussi Cedrenus, p. 434-435.
[1957] Pierre le Sicilien (p. 763-764), le continuateur de Théophane (l. IV, c. 4, p. 103, 104), Cedrenus (p. 541, 542, 545) et Zonare (t. II, l. XVI, p. 156), racontent la révolte et les exploits de Carbéas et de ses pauliciens.
[1958] Otter, Voyages en Turquie et en Perse, t. II. Selon toute apparence, c’est le seul Franc qui soit allé dans le pays des Barbares indépendants de Téphrice, aujourd’hui Divrigni ; il fut assez heureux pour s’échapper de chez eux à la suite d’un officier turc.
[1959] Genesius a exposé, dans l’histoire de Chrysocheir (Chron., p. 61-70, édit. de Venise), la faiblesse de l’empire. Constantin Porphyrogénète (in Vit. Basil., c. 37-43, p. 166-171) parle avec étalage de la gloire de son grand-père. Cedrenus (p. 370- 573) n’a ni leurs passions ni leurs connaissances.
[1960] Συναπεμαρανθη πασα η ανθουσα της Τεφρικης ευανδρια. Que la langue grecque a d’élégance, même dans la bouche de Cedrenus !
[1961] Copronyme transplanta ses συγγενεις, hérétiques ; et ainsi επλατυνθη η αιρεσις παυλικιανων, dit Cedrenus (p. 463), qui a copié les Annales de Théophane.
[1962] Pierre le Sicilien, qui résida neuf mois à Téphrice (A. D. 870), pour négocier la rançon des captifs (p. 764), fut instruit de ce projet de mission ; et, pour empêcher le triomphé de l’erreur, il adressa l’Historia manichœorum au nouvel archevêque des Bulgares (p. 754).
[1963] Zonare (tom. II, l. XVII, p. 209) et Anne Comnène (Alexiad., l. XIV, p. 45o, etc.) parlent de la colonie de pauliciens et de jacobites, transplantée par Zimiscès (A. D. 970) d’Arménie dans la Thrace.
[1964] Anne Comnène raconte dans l’Alexiade (l. V, p. 31 ; l. VI, p. 154-155 ; l. XIV, p. 450-457, avec les Rem. de Ducange) la conduite apostolique de son père envers les manichéens : elle les traitait d’abominables hérétiques, et elle avait le projet de les réfuter.
[1965] Le moine Basile, chef des bogomiles, secte de gnostiques, qui s’évanouit bientôt (Anne Comnène, Alexiade, l. XV, p.486-494 ; Mosheim, Hist. ecclés., p. 420).
[1966] Matt. Paris, Hist. major., p. 267 ; Ducange rapporte ce passage de l’historien anglais, dans une, excellente note sur une page de Villehardouin (n° 208), qui trouva les pauliciens à Philippopolis alliés des Bulgares.
[1967] Voyez Marsigli, Stato militare dell’ Imperio ottomano, p. 24.
[1968] Muratori (Antiq. Ital. medii œvi., t. V, Dissert. 60, p. 81-152) et Mosheim (p. 379-382, 419-422) discutent fort en détail ce qui a rapport à l’établissement des pauliciens en Italie et en France. Mais ces deux auteurs ont négligé un passage curieux de Guillaume de la Pouille, qui les montre d’une manière très claire dans une bataille entre les Grecs et les Normands, A. D. 1040 (in Muratori, Script. rerum italic., t. V, p. 256) :
Cum Grœcis aderant quidam quos pessimus error.
Fecerat amentes, et ab ipso nomen habebant.
Mais il connaît si peu leur doctrine, qu’il en fait une espèce de sabellianisme ou de patripassianisme.
[1969] Le nom de Bulgari, B-ulgres, B-ugres, désignait un peuple ; les Français en ont fait un terme injurieux, qu’ils ont appliqué tour à tour aux usuriers et à ceux qui se livrent au péché contre nature. On a donné celui de Paterini ou Patelini à l’hypocrite qui a une langue flatteuse et emmiellée, tel que le principal personnage de la farce originale et plaisante de l’Avocat Patelin (Ducange, Gloss. latin. medii et infini œvi). Les manichéens étaient aussi nommés Cathari ou les Purs, par corruption Gazari, etc.
[1970] Mosheim (p. 477-481) donne une idée juste, quoique générale, des lois portées à l’égard des Albigeois, de la croisade publiée contre eux, et de la persécution qu’ils ont essuyée. On en trouve les détails dans les historiens ecclésiastiques anciens et modernes, catholiques et protestants ; et Fleury est le plus impartial et le plus modéré de tous les auteurs.
[1971] Les Actes (Liber sententiarum) de l’inquisition de Toulouse (A. D. 1307-1323) ont été publiés par Limborch (Amsterdam, 1692), précédés d’une histoire de l’inquisition en général. Ils méritaient un éditeur plus savant et plus critique. Comme il ne faut calomnier ni Satan ni le saint office, j’observerai que, sur une liste de criminels de dix-neuf pages in-folio, quinze hommes et quatre femmes seulement furent livrés au bras séculier.
[1972] Mosheim expose, dans la seconde partie de son Histoire générale, les opinions et les procédés des premiers réformateurs ; mais la balance qu’il a tenue jusque-là d’un œil si sûr et d’une main si ferme, commence alors à pencher en faveur de ses frères les luthériens.
[1973] La réformation de l’Angleterre s’opéra sous Édouard VI d’une manière plus hardie et plus complète ; mais la déclaration formelle et énergique, contenue dans les articles fondamentaux de notre Église, contre la présence réelle, a été effacée dans l’original pour plaire au peuple, aux luthériens ou à la reine Elisabeth (Burnet’s History of the Reformation, vol. II, p. 82-128-302).
[1974] Sans Luther et sans moi, disait le fanatique Whiston au philosophe Halley, vous seriez à genoux devant une image de saint Winifred.
[1975] L’article Servet du Dictionnaire critique de Chauffepié est ce que j’ai trouvé de mieux sur cette honteuse condamnation. Voyez aussi l’abbé d’Artigny, Nouveaux Mémoires d’Histoire, etc., t. II, p. 55-154.
[1976] Je suis plus révolté du supplice de Servet que des autodafés de l’Espagne et du Portugal. 1° Le zèle de Calvin semble avoir été envenimé par la malveillance et peut-être, par la jalousie. Il accusa son adversaire déviant les juges de Vienne, leurs ennemis communs ; et, pour le perdre, il eut la bassesse de violer le dépôt sacré d’âne correspondance particulière. 2° Cet acte de cruauté ne fut pas même coloré du prétexte d’un danger pour l’Église ou pour l’État. Lorsque Servet passa à Genève, il y mena une vie tranquille ; il ne prêcha point, il ne publia aucun livre, il ne fit point de prosélytes. 3° Un inquisiteur catholique se soumet du moins au joug qu’il impose ; mais Calvin viola cette belle maxime, de faire aux autres ce qu’on veut qu’ils nous fassent : maxime que je trouve dans un Traité moral d’Isocrate (in Nicocle., t. I, édit. Battie), quatre siècles avant la publication de l’Évangile (*).
(*) Gibbon n’a pas rendu exactement le sens de ce passage : qui ne renferme point la maxime de la charité, faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fissent ; mais simplement la maxime de la justice, ne faites pas aux autres ce qui vous irriterait s’ils vous le faisaient à vous-même. (Note de l’Éditeur.)
[1977] Voyez Burnet, vol. II, p. 84-86. L’autorité du primat subjugua le bon sens et l’humanité du jeune roi.
[1978] Érasme peut être regardé comme le père de la théologie rationnelle. Elle sommeillait depuis un siècle, lorsqu’elle fut remise en honneur en Hollande par les arminiens Grotius, Limborch et Leclerc ; en Angleterre, par Chillingworth et les latitudinaires de Cambridge (Burnet, Hist. of myown Times, vol. I, p. 261-268, édit. in-8°), Tilotson, Clarke, Hoadley, etc.
[1979] Je suis fâché d’observer que les trois philosophes du dernier siècle, Bayle, Leibnitz et Locke, qui ont défendu si noblement les droits de la tolérance, étaient des laïques et des philosophes.
[1980] Voyez l’excellent chapitre de sir William Temple, sur la religion des Provinces Unies. J’en veux à Grotius (de Refus belgicis, Annal., l. I, p. 13-14, édit. in-12) de ce qu’il approuve les lois impériales relatives à la persécution, et ne condamne que le tribunal sanguinaire de l’inquisition.
[1981] Sir William Blackstone (Commentaries, vol. IV, p. 53-54) explique la loi d’Angleterre, telle qu’elle a été établie lors de la révolution. En exceptant les papistes et ceux qui nient la Trinité, elle laisserait une assez grande latitude à la persécution, si l’esprit national n’était plus fort que cent actes du parlement.
[1982] Je dénonce à l’animadversion publique deux passages du docteur Priestley, qui découvrent la tendance réelle de ses opinions. Le premier (Hist. of the Corruptions of Christianity, vol. I, p. 275, 276) doit faire trembler les prêtres, et le second (vol. II, p. 484) doit faire trembler le magistrat.
[1983] Le laborieux Jean Gotthelf Stritter a compilé, rédigé et traduit en latin tous les passages de l’histoire byzantine qui ont rapport aux Barbares, dans ses Memoriæ populorum, ad Danubium, Pontum-Euxinum, Paludem Mœotidem, Caucasum, mare Caspium, et indé magis ad septentriones incolentium, Pétropoli, 1771-1779, 4 tomes ou 6 volumes in-4° ; mais il n’a pas relevé par le mérite du travail, la valeur de ces indigestes matériaux.
[1984] Voyez le chapitre XXXIX de cet ouvrage.
[1985] Théophane, p. 296-299 ; Anastase, p. 113 ; Nicéphore, C. P., p. 22, 23. Théophane place l’ancienne Bulgarie sur les rives de l’Atell ou du Volga ; mais il fait déboucher ce fleuve dans l’Euxin ; et, d’après cette faute grossière, on ne peut avoir en lui aucune confiance.
[1986] Paul Diacre (de Gestis Langobard., l. V, c. 2, p. 881, 882), Camillo Pellegrino (de Ducatu Beneventano, dissert. 7, in Scriptores rerum ital., t. V, p. 186, 187), et Beretti (Chronograph. Ital. medii œvi, p. 273, etc.), concilient aisément les différences apparentes qui se trouvent entre l’historien lombard et les Grecs cités dans la note précédente. Cette colonie bulgare s’établit dans un canton désert du Samnium, et apprit le latin sans oublier sa langue naturelle.
[1987] Dans la dispute sur la juridiction ecclésiastique entre les patriarches de Rome et de Constantinople (Baronius, Annal. ecclés., A. D. 869, n° 75), ces provinces de l’empire grec, et parlant son langage, sont assignées au royaume des Bulgares.
[1988] Cedrenus (p. 713) désigne clairement la position de Lychnidus, ou Achrida, et le royaume dont elle était le centre. La translation de l’archevêché ou du patriarcat de Justinianea prima à Lychnidus et ensuite à Ternovo, a jeté de l’embarras dans les idées ou les expressions des Grecs. Nicephorus Grégoras (l. II, c. 2, p. 14, 15), Thomassin (Discipline de l’Église, t. I, l. I, c. 19-23), et un Français (d’Anville), montrent des connaissances plus précises sur la géographie de l’empire grec. Hist. de l’Accad. des Inscriptions, t. XXXI.
[1989] Chalcocondyles, en état de prononcer sur cette matière, affirme l’identité de la langue des Dalmates, des Bosniens, des Serviens, des Bulgares et des Polonais (de Rebus turcicis, l. X, p. 283), et ailleurs des Bohémiens (l. II, p. 38). Le même auteur a indiqué l’idiome particulier des Hongrois.
[1990] Voyez l’ouvrage de Jean-Christophe de Jordan (de Originibus sclavicis, Vienne, 1745, en quatre parties ou deux vol. in-fol.). Son recueil et ses recherches jettent du jour sur les antiquités de la Bohême et des pays circonvoisins ; mais son plan est très borné, son style barbare, et sa critique superficielle ; et le conseiller aulique n’est pas affranchi des préjugés d’un Bohémien.
[1991] Jordan adopte l’étymologie bien connue et vraisemblable de slava, laus, gloria, terme d’un usage, familier dans les différents dialectes et dans les diverses parties du discours, et qui forme la terminaison des noms les plus illustres. De Originibus sclavicis, pars I, p. 40 ; pars IV, p. 101, 102.
[1992] Il paraît que ce changement d’une dénomination nationale en un nom appellatif eut lieu au douzième siècle dans la France orientale, où les princes et les évêques avaient beaucoup d’Esclavons captifs, non de la race bohémienne, s’écrie Jordan, mais de celle des Sorabes. Ensuite le mot devint d’un usage général ; il passa dans les langues modernes, et même dans le style des derniers auteurs de Byzance (voyez les Glossaires grecs et latins). La confusion du nom des Σερβλοι, Serviens, et des Servi latins, se propagea encore davantage, et était plus familière aux Grecs du bas-empire. Constantin Porphyrogénète, de Administrando Imperio, c. 32, p. 99.
[1993] L’empereur Constantin Porphyrogénète, très exact lorsqu’il parle des choses de son temps mais très fabuleux lorsqu’il parle de ce qui s’est passé avant lui, donne des détails sur les Esclavons de la Dalmatie (c. 29-36).
[1994] Voyez la Chronique anonyme du onzième siècle, attribuée à Jean Sagorninus (p. 94-102), et la Chronique composée au quatorzième siècle par le doge André Dandolo (Script. rerum italic., t. XII, p. 227-230), les deux plus anciens monuments de l’histoire de Venise.
[1995] Les Annales de Cedrenus et de Zonare parlent, sous les dates qui s’y rapportent, du premier royaume des Bulgares. Stritter (Memoriæ populorum, t. II, pars II, p. 441-647) a recueilli les matériaux qu’offrent les auteurs de Byzance ; et Ducange a fixé et ordonné la suite des rois bulgares (Fam. byzant., p. 305-318).
[1996] Luitprand, l. II, c. 8. Il dit dans un autre endroit : Simeon, fortis bellator, Bulgariæ prœerat ; christianus, sed vicinis Grœcis valde inimicus (l. I, c. 2).
[1997] Ovide (Métamorphoses, IV, 1-100) a peint hardiment le combat des naturels du pays et des étrangers, sous la figure du dieu du fleuve et du héros.
[1998] L’ambassadeur d’Othon fut révolté des excuses que lui firent les Grecs. Luitprand, in Legatione, p. 482). Voyez le Cérémonial de Constantin Porphyrogénète, t. I, p. 82 ; t. II, p. 429, 430-434, 435-443, 444-446, 447, avec les Observations de Reiske.
[1999] Un évêque de Wurtzbourg soumit cette opinion au jugement d’un révérend abbé. Celui-ci décida gravement que Gog, ou Magog étaient les persécuteurs spirituels de l’Église, parce que gog signifie le faîte, l’orgueil des hérésiarques ; et mag, ce qui vient du faîte, c’est-à-dire la propagation de leur secte. Voilà pourtant les hommes qui ont commandé le respect du genre humain ! Fleury, Hist. ecclés., t. XI, p. 594, etc.
[2000] Les deux auteurs hongrois de qui j’ai tiré le plus de secours sont George Pray (Dissertationes ad Annales veterum Hungarorum, etc. Vienne, 1775, in-folio) et Étienne Katona (Hist. critica, ducum et regum Hungariæ stirpis Arpadianæ, Pest, 1778-1781, 5 vol. in-8°). Le premier embrasse un grand intervalle sur lequel il ne peut souvent former que des conjectures ; le second, par ses lumières, son jugement et sa sagacité, mérite le nom d’un historien critique.
[2001] On donne à l’auteur de cette Chronique le titre de notaire du roi Bela. Katona le place au douzième siècle, et le défend confire les accusations de Pray. Il parait que cet annaliste grossier avait travaillé sur quelques monuments historiques, car il dit avec dignité : Rejectis falsis, fabulis rusticorum, et garrulo canlu joculatorum. Ces fables ont été recueillies au quinzième siècle par Thutotzius, et embellies par l’Italien Bonfinius. Voyez le Discours préliminaire de l’Historia critica Ducum, p. 7-33.
[2002] Voyez Constantin, de Administrando Imperio, c. 3, 4, 13, 38, 42. Katona a fixé avec intelligence la date de cet ouvrage aux années 949, 950, 951 (p. 4-7). L’historien critique (p. 34-107) s’efforce de prouver l’existence et de raconter les actions du duc Almus, père d’Arpad, tacitement rejeté par Constantin.
[2003] Pray (Dissert., p : 37-39) rapporte et éclaircit les passages originaux des missionnaires hongrois, Bonfinius et Æneas Sylvius.
[2004] On voit dans les déserts au sud-ouest d’Astrakhan, les ruines d’une ville nommée Madchar, qui atteste le séjour des Hongrois ou Magiar dans ces lieux. Précis de la Géog. univ., par M. Malte-Brun, t. I, p. 353. (Note de l’Éditeur.)
[2005] Fischer (Quæstiones petropolitanæ, de origine Hungrorum) et Pray (Dissert. 1, 2, 3, etc.) ont donné plusieurs tables de comparaison de la langue des Hongrois avec les dialectes finniques. L’affinité est frappante, mais les listes sont courtes ; les mots qu’on y trouve ont été choisis à dessein, et je lis dans le savant Bayer (Comment. acad. Petrofol., t. X, p. 374), que bien que la langue des Hongrois ait adopté un grand nombre de mots finniques (innumeras voces), elle diffère toto genio et natura.
[2006] Dans la région de Turfan, que les géographes chinois décrivent nettement et en détail (Gaubil, Histoire du grand Gengis-khan, p. 13 ; de Guignes, Histoire des Huns, t. II, p. 31, etc.).
[2007] Histoire généalogique des Tartares, par Abulghazi-Bahadur-khau, part. II, p. 90-98.
[2008] Isbrand Ives (Harris’s Collection of Voyages and Travels, vol. II, p. 920, 921) et Bell (Travels, vol. I, p. 174), en allant à la Chine, trouvèrent les Vogulitz aux environs de Tobolsk. En mettant les mots à la torture, selon l’art des étymologistes, Ugur et Vogul offrent le même nom. Les montagnes circonvoisines sont réellement appelées Ugriennes, et de tous les dialectes finniques, le vogulien est celui qui approche le plus du hongrois (Fischer, Dissert. 1, p. 20-30 ; Pray, Dissert. 2, p. 31-34).
[2009] Les huit tribus de la race finnique sont décrites dans l’ouvrage curieux de M. Lévesque (Hist. des Peuples soumis à la domination de la Russie, t. I, p. 361-561).
[2010] Ce tableau des Hongrois et des Bulgares est tiré principalement de la Tactique de Léon (p. 796-801), et des Annales latines que rapportent Baronius, Pagi et Muratori, A. D. 889, etc.
[2011] Buffon, Hist. nat., t. V, p. 6, in-12. Gustave-Adolphe entreprit sans succès de former un régiment de Lapons. Gratius dit de ces tribus arctiques : Arma, arcus et pharetra, sed adversus feras (Ann., l. IV, p. 236) ; et, d’après l’exemple de Tacite, il essaie de couvrir d’un vernis philosophique leur brutale ignorance.
[2012] Léon a observé que le gouvernement des Turcs était monarchique, et que leurs châtiments étaient rigoureux (Tactique, p. 896). Rhegino (in Chron., A. D. 889) met le vol au nombre des crimes capitaux, ce qui est confirmé par le code original de Saint-Étienne (A. D. 1016). Si un esclave commettait un délit, la première fois on lui coupait le nez ou on l’obligeait à payer cinq vaches ; la seconde fois on lui coupait les oreilles ou on exigeait de lui la même amende ; la troisième, il était puni de mort. Ce n’est qu’à la quatrième offense qu’infligeait œ châtiment à l’homme libre, qui pour un premier délit perdait sa liberté. Katona, Hist. regum Hungar., t. I, p. 231, 232.
[2013] Voyez Katona, Hist. ducum Hungar., p. 321-352.
[2014] Hungarorum gens, cujus omnes fere rationes expertæ sævitiam, etc. C’est ainsi que commence la préface de Luitprand (l. I, c. 2) qui s’étend souvent sur les malheurs de son temps. (Voyez l. I, c. 5 ; l. II, c. 1, 2, 4, 5, 6, 7 ; l. III, c. 1, etc. ; l. V, c. 8, 15, in Legat., p. 485). Son coloris est brillant, mais il faut rectifier sa chronologie d’après les remarques de Pagi et de Muratori.
[2015] Katona (Hist. ducum, etc., p. 107-499) a répandu le jour de la critique sur les trois règnes sanguinaires d’Aspad., de Zoltan et de Toxius. Il a recherché soigneusement ce qui avait rapport aux naturels du pays et aux étrangers ; toutefois j’ai ajouté à ces annales de gloire et de ravage la destruction de Brême, dont il ne semble pas avoir eu connaissance (Adam de Brême, I, 43).
[2016] Muratori a examiné, avec un soin patriotique, le danger que courut Modène et les ressources qu’elle avait alors. Les citoyens conjurèrent saint Geminien, leur patron, de détourner, par son intercession, le rabies, flagellum, etc.
Nunc te rogamus licet servi pessimi
Ab Hungaroram nos defendas jaculis.
L’évêque éleva des murailles pour la défense publique, non pas contra dominos serenos (Antiq. Italic. med. ævi, t. I, Dissertat. 1, p. 21, 22 ; et la chanson de la garde de nuit n’est pas sans élégance et sans utilité (t. III, Dissertat. 40, p. 709). L’annaliste italien a indiqué d’une manière exacte la suite de leur incursions (Annali d’Italia, t. VII, p. 365-367-393-401-437-440 ; t. VIII, p. 19-41-52, etc.).
[2017] Les Annales de Hongrie et de Russie supposent qu’ils assiégèrent, attaquèrent ou du moins insultèrent Constantinople (Pray, Dissert. 10, p. 239 ; Katona, Hist. ducum, p. 354-360), et les historiens de Byzance (Leo grammaticus, p. 506 ; Cedrenus, t. II, p. 629) conviennent presque de ce fait ; mais Katona, et même le notaire de Bela, le contestent ou le révoquent en doute, quoiqu’il soit glorieux pour leur nation. Leur scepticisme est digne d’éloges : sans doute ils ne pouvaient ni copier ni adopter les rusticorum fabulas ; mais Katona aurait dû faire attention au témoignage de Luitprand : Bulgarorum gentem atque GRÆCORUM tributariam fecerant (Hist., l. II, c. 4, p. 435).
[2018] Katona (Hist. ducum, p. 360-368 ; 427-470) discute longuement ce qui a rapport à ces deux batailles. Luitprand (l. II, c. 8, 9) offre le témoignage le plus sûr sur la première, et Witichin (Annal. saxon., l. III) sur la seconde ; mais l’historien critique ne passera pas sous silence le cornet d’un guerrier, conservé, dit-on, à Jaz-Berin.
[2019] Luitprand, l. II, c. 9. Charlemagne avait fait peindre des sujets sacrés dans un autre palais d’Allemagne, et Muratori observe avec raison : Nulla sœcula fuere in quibus pictores desiderati fuerint (Antiq. Ital. med. ævi, t. II, Diss. 24, p. 360- 361) ; les prétentions des Anglais à l’antiquité de l’ignorance et de l’imperfection originale, selon les piquantes expressions de M. Walpole, sont d’une date beaucoup plus récente (Anecdotes of Painting, vol. I, p. 2, etc.).
[2020] Voyez Baronius, Annal. ecclés., A. D. 929, n° 2, 5. Luitprand (l. IV, c. 12), Sigebert et les Actes de saint Gérard, témoignages très dignes de foi, parlent de la lance de Jésus-Christ ; mais, ce que j’ai dit des autres reliques n’est fondé que sur les Gesta Anglorum Post Bedam, l. II, c. 8.
[2021] Katona, Hist. ducum Hungar., p. 500, etc.
[2022] Parmi ces colonies on peut distinguer, 1° les Chozares ou Cabari, qui se joignirent aux Hongrois (Constant., de Admin. Imper., c. 39, 40, p. 108, 109) ; 2° les Jazyges, les Moraves et les Sicules, que les Hongrois trouvèrent sur le territoire où ils s’établirent ; les derniers, qui étaient peut-être les restes des Huns d’Attila, furent chargés de garder la frontière ; 3° les Russes, ainsi que les Suisses aujourd’hui chez les Français, donnèrent leurs noms aux portiers des maisons royales ; 4° les Bulgares, dont les chefs (A. D. 956) furent appelés, cura magna multitudine HISMAHELITARUM. Quelques-uns de ces Esclavons avaient-ils embrassé la religion musulmane ? 5° les Bissènes et les Cumans, mélange de Patzinacites, d’Uzi et de Chozares, etc., qui s’étaient répandus jusqu’à la partie inférieure du Danube. Les rois de Hongrie reçurent (A. D. 1239) et convertirent la dernière colonie de quarante mille Cumans, et reçurent de cette colonie un nouveau titre (Pray, Dissert. 6, 7, p. 109-173 ; Katona, Hist. Ducum, p. 95-99, 259-264, 476-479, 483, etc.).
[2023] Christiani autem, quorum pars major populi est, qui ex omni parte mundi illuc tracte sunt captivi, etc. Ainsi parlait Piligrinus, le premier missionnaire qui entra en Hongrie, A. D. 973. Pars major est fort (Hist. Ducum, p. 517).
[2024] Les anciennes chartres font mention des fideles Teutonici de Geisla ; et Katona, avec son habileté ordinaire, est parvenu à évaluer avec justesse la force de ces colories, si exagérée par l’Italien Ranzanus (Hist. crit. Ducum, p. 667-681).
[2025] Chez les Grecs, cette dénomination nationale est exprimée par Ρως, mot indéclinable, qui a donné lieu à plusieurs étymologies imaginaires. J’ai lu avec plaisir et avec utilité une Dissertation de Origine Russorum (Comment. acad. Petropolitanœ, t. VIII, p. 388-436), par Théophile Sigefrid Bayer, Allemand plein de savoir, qui a dévoué sa vie et ses travaux au service de la Russie. J’ai aussi profité d’un morceau de géographie de d’Anville, intitulé : de l’Empire de Russie, son origine et ses accroissements. (Paris, 1772, in-12).
[2026] Voyez le passage entier (dignum, dit Bayer, ut aureis in tabulis figatur) dans les Annales Bertiniani Francorum (in Script. ital. Muratori, t. II, part. I, p, 525), A. D. 839, vingt-deux ans avant l’ère de Rourik. Luitprand, qui vivait au dixième siècle, parle (Hist., l. V, c. 6) des Russes et des Normands comme des mêmes Aquilonares homines, remarquables par la vivacité de leur teint.
[2027] Je ne connais ces annales que par l’histoire de la Russie, de M. Lévesque. Nestor, le premier et le meilleur des annalistes russes, était moine de Kiow, et mourut au commencement du douzième siècle ; mais sa Chronique est demeurée peu connue jusqu’en 1767, époque où on l’a publiée in-4° à Pétersbourg. Lévesque, Hist. de Russie, t. I, p. 16 ; Coxe’s Travels, vol. II, p. 184 (*).
(*) Feu Schlœtzer a traduit et commenté les Annales de Nestor, et son travail est la mine où il faut puiser désormais pour l’Histoire du Nord. En 1809 on en avait déjà publié quatre volumes ; l’ouvrage entier en aura douze. Le premier est consacré à une introduction à l’ancienne histoire de Russie ; le second renferme l’ancienne Histoire de Russie, ou l’Avant-Rourik, et le règne de ce prince ; le troisième renferme celui d’Olog, et le quatrième celui d’Igor. M. Ewers, membre de l’Académie impériale des Antiquités russes, a cherché à prouver, dans une Dissertation publiée à Riga en 1808, que les fondateurs de l’empire russe venaient du sud, et étaient des Chozares, peuplade turcomane. Le fils du commentatèur de Nestor, M. Chrétien de Schlœtzer, à répondu à la plupart de ses objections. Coup d’œil sur l’état de la Littérature ancienne et de l’Histoire en Allemagne, par Ch. Villers, p. 95 et suiv. (Note de l’Éditeur.)
[2028] Théophile Sig. Bayer, de Varagis (car le nom est écrit différemment) in Comment. Acad. Petropolitanœ, t. IV, p. 275-311.